Archives mensuelles : avril 2014

Réforme permis de conduire : de nouvelles améliorations à venir !

Réforme permis de conduire

Le gouvernement prépare une nouvelle réforme du permis de conduire pour rendre le système d’apprentissage plus fluide, mais aussi pour mieux préparer les jeunes conducteurs à affronter les dangers de la route. Le but est en effet de réduire leur taux d’accidentalité. En 2012, plus de 15 100 accidents corporels (occasionnant 868 décès) ont impliqué un conducteur novice, soit 25 % du total des accidents.

Plusieurs nouvelles mesures sont actuellement à l’étude par la commission de la réforme du permis de conduire. Deux d’entre elles viseraient à avancer l’âge du début de l’apprentissage de la conduite et à prolonger le temps de formation, en mettant notamment l’accent sur la sensibilisation à la Sécurité Routière.

Un apprentissage précoce et un meilleur suivi

Parmi les propositions du gouvernement, on retrouve une mesure phare qui a fait grand bruit il y a quelques semaines : avancer l’âge de la conduite accompagnée à 15 ans. Il serait également question de permettre aux jeunes de passer le Code et de commencer les cours de conduite bien plus rapidement qu’auparavant. Aucune information ne précise toutefois les nouveaux délais.

La commission de la réforme préconise, de plus, la mise en place d’un permis provisoire de deux ans, après la réussite à l’examen. Durant cette période, le conducteur novice aurait l’obligation d’assister à trois rendez-vous pédagogiques afin de valider définitivement son permis de conduire. Ce modèle, qui existe déjà en Finlande et en Autriche, se révélerait très efficace.

Les entretiens en question, qui auraient lieu au sein d’auto-écoles, pourraient se dérouler en 2 temps : 1 heure de conduite durant laquelle un moniteur s’assure que le jeune conducteur n’a pas pris de mauvais réflexes ; 3 heures de sensibilisation à la Sécurité Routière, évoquant les conduites à risques au volant (la consommation de drogues et d’alcool notamment).

Repasser son permis plus rapidement

L’une des autres mesures phares proposées par la commission de la réforme du permis de conduire viserait à permettre aux personnes qui ont échoué au premier examen de conduite – chaque année, en France, elles sont 500 000 sur 1,2 millions de candidats – de repasser plus rapidement leur permis.

A l’heure actuelle, il faut compter environ 95 jours pour pouvoir se représenter au fameux examen. Bien sûr, il s’agit d’une moyenne car dans certains départements, ce délai peut atteindre jusqu’à 120 jours. Le gouvernement s’est donc donné pour objectif de proposer 60 000 places supplémentaires pour les recalés.

Pour faire face à la pénurie d’inspecteurs, la commission de la réforme du permis de conduire pensait faire appel à d’anciens professionnels fraîchement retraités, sur la base du volontariat. Pour financer le recrutement de nouveaux inspecteurs, il serait également question de remettre en place l’examen payant par le biais de timbres fiscaux.

Réforme permis de conduire : la grogne des auto-écoles

Les nouvelles mesures évoquées par le gouvernement ne sont pas encore mises en place qu’elles suscitent déjà de vives critiques du côté des professionnels. Bien qu’ils reconnaissent les effets bénéfiques de ces propositions en termes de Sécurité Routière, ils déplorent le manque d’idées constructives en ce qui concernent les délais d’attente pour repasser le permis de conduire après un échec à l’examen.

Selon les auto-écoles, la réforme telle qu’elle s’annonce ne parviendra pas à résoudre le problème du manque d’inspecteurs. Elles estiment en outre que seules une réorganisation totale et centralisée de leurs missions, de nouvelles embauches, ainsi qu’une meilleure répartition de leurs effectifs sur le territoire, pourraient améliorer le système.

Si les professionnels de la conduite ne parviennent pas à se faire entendre par le gouvernement, ils pourraient bien protester au début de l’été, à grands coups de communication ou par voie judiciaire… Mais pas par des grèves, on l’espère, car ce serait véritablement contre-productif étant donné la situation…

FFMC : des dizaines de milliers de motards en colère ont défilé contre la limitation de vitesse à 80 km/h

Défilé FFMC avril 2014

Samedi 12 avril dernier, suite à l’appel de la FFMC, des « dizaines de milliers » de motards en colère ont manifesté dans plus de 75 villes en France – dont Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Bordeaux – contre le projet de loi du gouvernement visant à baisser la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire. Après les automobilistes et leur ruban blanc, c’était donc au tour des deux roues motorisées d’exprimer leur mécontentement au gouvernement, et leur ras-le-bol de ce qu’ils appellent la « répression routière ».

Des motards en colère largement mobilisés

Selon la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), ils étaient des « dizaines de milliers », samedi dernier, à avoir dit non haut et fort à la « surenchère sécuritaire sur les routes ». Ils ont ainsi répondu à l’appel de l’Union des Usagers de la Route qui estime que l’Etat se focalise trop sur le facteur vitesse (alors que celui-ci est facilement contrôlable par les radars) et pas assez sur les autres mauvais comportements qui causent des accidents sur les réseaux routiers.

Ainsi, cette politique jugée comme « punitive », « axée sur le chiffre » et le profit, ne tient pas suffisamment compte, selon la FFMC, des autres éléments à l’origine des accidents de la route, comme le manque de vigilance, la somnolence, le téléphone portable au volant, le non-respect des distances de sécurité, et même l’état dégradé des routes et chaussées

Plutôt qu’une politique estimée répressive, la Fédération des Motards en Colère préconise une meilleure formation et une meilleure information des usagers de la route. Le message sera-t-il bien passé auprès du gouvernement ? Affaire à suivre…

40 millions d’automobilistes lance une opération ruban blanc contre la répression routière

Ruban blanc

L’association 40 millions d’automobilistes a décidé de lancer une opération ruban blanc contre la répression routière, dans toute la France, avec un slogan très symbolique : « La trêve, c’est maintenant ».

L’organisme estime en effet que le gouvernement multiplie injustement les mesures répressives visant à « réduire le pouvoir rouler de l’automobiliste et à accroître les recettes de l’Etat ». Le projet d’abaissement de la limitation de vitesse de 90 km/h à 80 km/h sur le réseau secondaire, qui sera étudié prochainement, est considéré comme celui de trop. Du 7 au 13 avril prochains, l’association invite donc tous les automobilistes à nouer un ruban blanc sur leur rétroviseur gauche afin de manifester leur mécontentement à l’Etat.

L’opération ruban blanc contre la répression routière vient en soutien à la manifestation de la Fédération Française des motards en colère, qui aura lieu les 12 et 13 avril prochain. Pour autant, 40 millions d’automobilistes n’a pas souhaité organiser de défilé de voitures dans Paris, en raison du faible impact que cela aurait (la manifestation pouvant être assimilée à un simple bouchon).

Un ruban blanc pour manifester son mécontentement

Pour les professionnels de la Sécurité Routière, ce nouveau projet du gouvernement semble justifié. L’abaissement régulier de la limitation de vitesse, contrôlée par les radars automatiques, aurait en effet contribué à faire diminuer le taux de la mortalité due aux accidents de la route. Ils s’appuient sur l’argument suivant : de 2002 à 2012, son chiffre a été divisé par deux, passant de 7242 tués sur les routes à 3653.

Les automobilistes qui souhaitent manifester leur mécontentement de manière passive ont la possibilité de demander gratuitement un ruban blanc à 40 millions d’automobilistes, pour le nouer à leur rétroviseur gauche.

Commencer la conduite accompagnée à l’âge de 15 ans… bientôt permis ?

La conduite accompagnée pourrait prochainement être accessible aux jeunes dès l’âge de 15 ans, selon nos confrères du magazine Auto Plus. Cette information intéressante, révélée par le mensuel spécialisé la semaine dernière, n’a toutefois pas été confirmée officiellement par le gouvernement et la Sécurité Routière.

Alors qu’il est aujourd’hui nécessaire d’avoir soufflé ses 16 bougies pour démarrer la conduite accompagnée, l’organisme réfléchirait à de nouvelles modalités permettant aux jeunes de 15 ans de commencer cet apprentissage. Toujours selon Auto Plus, le bien-fondé de cette nouvelle mesure devrait être discuté par un comité interministériel dans le courant du mois de juin prochain.

Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) plancherait sur cette nouvelle modalité d’accès à la conduite accompagnée dans le but de réduire les accidents de la route chez les jeunes, qui représentent aujourd’hui 18 % des drames routiers en France.

La conduite accompagnée à 15 ans : pour ou contre ?

En effet, un apprentissage de la conduite accompagnée qui se dérouleraient sur trois ans (au lieu de deux) laisserait davantage de temps aux jeunes pour assimiler le Code de la Route et pratiquer (l’âge minimal d’obtention du permis de conduire resterait toutefois le même, à savoir 18 ans). Grâce à cette nouvelle mesure, le conducteur novice serait donc, en théorie, mieux armé pour affronter la route.

Un apprentissage encore plus anticipé de la conduite permettrait sans aucun doute aux jeunes d’être encore plus à l’aise au volant. Toutefois, seraient-ils pour autant plus prudents et plus conscients du danger sur la route ? On peut aujourd’hui sérieusement mettre en doute la maturité des adolescents de 15 ans en ce qui concerne la conduite accompagnée, en particulier si l’on considère leur comportement irresponsable sur la route, à scooter et à mobylette. La présence d’un adulte à leur côté, lors de la conduite, pourrait néanmoins leur permettre d’être plus cadrés et de gagner plus vite en maturité.

Si l’information diffusée par Auto Plus s’avère exacte, ce sera au gouvernement de trancher. Rendez-vous donc au mois de juin, pour évoquer de nouveau la question qui pourrait bien faire officiellement débat.