Le gouvernement prépare une nouvelle réforme du permis de conduire pour rendre le système d’apprentissage plus fluide, mais aussi pour mieux préparer les jeunes conducteurs à affronter les dangers de la route. Le but est en effet de réduire leur taux d’accidentalité. En 2012, plus de 15 100 accidents corporels (occasionnant 868 décès) ont impliqué un conducteur novice, soit 25 % du total des accidents.
Plusieurs nouvelles mesures sont actuellement à l’étude par la commission de la réforme du permis de conduire. Deux d’entre elles viseraient à avancer l’âge du début de l’apprentissage de la conduite et à prolonger le temps de formation, en mettant notamment l’accent sur la sensibilisation à la Sécurité Routière.
Un apprentissage précoce et un meilleur suivi
Parmi les propositions du gouvernement, on retrouve une mesure phare qui a fait grand bruit il y a quelques semaines : avancer l’âge de la conduite accompagnée à 15 ans. Il serait également question de permettre aux jeunes de passer le Code et de commencer les cours de conduite bien plus rapidement qu’auparavant. Aucune information ne précise toutefois les nouveaux délais.
La commission de la réforme préconise, de plus, la mise en place d’un permis provisoire de deux ans, après la réussite à l’examen. Durant cette période, le conducteur novice aurait l’obligation d’assister à trois rendez-vous pédagogiques afin de valider définitivement son permis de conduire. Ce modèle, qui existe déjà en Finlande et en Autriche, se révélerait très efficace.
Les entretiens en question, qui auraient lieu au sein d’auto-écoles, pourraient se dérouler en 2 temps : 1 heure de conduite durant laquelle un moniteur s’assure que le jeune conducteur n’a pas pris de mauvais réflexes ; 3 heures de sensibilisation à la Sécurité Routière, évoquant les conduites à risques au volant (la consommation de drogues et d’alcool notamment).
Repasser son permis plus rapidement
L’une des autres mesures phares proposées par la commission de la réforme du permis de conduire viserait à permettre aux personnes qui ont échoué au premier examen de conduite – chaque année, en France, elles sont 500 000 sur 1,2 millions de candidats – de repasser plus rapidement leur permis.
A l’heure actuelle, il faut compter environ 95 jours pour pouvoir se représenter au fameux examen. Bien sûr, il s’agit d’une moyenne car dans certains départements, ce délai peut atteindre jusqu’à 120 jours. Le gouvernement s’est donc donné pour objectif de proposer 60 000 places supplémentaires pour les recalés.
Pour faire face à la pénurie d’inspecteurs, la commission de la réforme du permis de conduire pensait faire appel à d’anciens professionnels fraîchement retraités, sur la base du volontariat. Pour financer le recrutement de nouveaux inspecteurs, il serait également question de remettre en place l’examen payant par le biais de timbres fiscaux.
Réforme permis de conduire : la grogne des auto-écoles
Les nouvelles mesures évoquées par le gouvernement ne sont pas encore mises en place qu’elles suscitent déjà de vives critiques du côté des professionnels. Bien qu’ils reconnaissent les effets bénéfiques de ces propositions en termes de Sécurité Routière, ils déplorent le manque d’idées constructives en ce qui concernent les délais d’attente pour repasser le permis de conduire après un échec à l’examen.
Selon les auto-écoles, la réforme telle qu’elle s’annonce ne parviendra pas à résoudre le problème du manque d’inspecteurs. Elles estiment en outre que seules une réorganisation totale et centralisée de leurs missions, de nouvelles embauches, ainsi qu’une meilleure répartition de leurs effectifs sur le territoire, pourraient améliorer le système.
Si les professionnels de la conduite ne parviennent pas à se faire entendre par le gouvernement, ils pourraient bien protester au début de l’été, à grands coups de communication ou par voie judiciaire… Mais pas par des grèves, on l’espère, car ce serait véritablement contre-productif étant donné la situation…